Alcools.

Lausanne, L'Abbaye du Livre, 1946. Un vol. au format gd in-12 (193 x 143 mm) de 146 pp., brochŽ., 1946. Belle impression sur vergŽ d'Ždition. Ce recueil, qu'Apollinaire mit 15 ans ˆ Žlaborer, annonce la qute de modernitŽ, de jeu avec la tradition, de renouvellement formel de la poŽsie de l'auteur.  Alcools constitue donc un recueil pluriel, polyphonique, qui explore de nombreux aspects de la poŽsie, allant de l'ŽlŽgie au vers libre, mŽlangeant le quotidien aux paysages rhŽnans dans une poŽsie qui se veut expŽrimentale, alliant une quasi-perfection formelle et une grande beautŽ ˆ un hermŽtisme, un art du choc, de l'Žlectrochoc, qui valut ˆ Apollinaire d'tre qualifiŽ de mystificateur.  Alcools montre le pote dŽchirŽ sentimentalement par la rupture amoureuse, que l'histoire littŽraire a retenue ˆ travers des pomes tels que Mai, Les Colchiques et, surtout, La Chanson du Mal AimŽ. Aprs avoir assistŽ ˆ une lecture par Blaise Cendrars de sa future publication, La Prose du transsibŽrien et de la petite Jehanne de France, Apollinaire dŽcida de transformer ˆ son tour son futur recueil. Il y plaa Zone en ouverture, ce qui lui donna valeur de manifeste, et supprima toute trace de ponctuation, s'inspirant de l'innovation de Cendrars.  Alcools ayant ŽtŽ publiŽ avant la Prose du TranssibŽrien, on attribue souvent ˆ tort la primeur de la suppression de la ponctuation ˆ Apollinaire. Selon lui, en poŽsie, le rythme du vers et de la respiration suffisent.  Au-delˆ de cette considŽration, cette suppression lui permit de faire na”tre des images inŽdites en rapprochant certains termes comme par accident. Ce procŽdŽ crŽeant Žgalement des ambigŸitŽs de sens, enrichissant les lectures possibles. Papier lŽgrement oxydŽ. Quelques rousseurs dans le corps d'ouvrage. Du reste, belle condition.