Les écarts du tempérament, Esquisse dramatique.

Londres, 1785.

12mo [131 x 80 mm] in red morocco, double gilt fillets, decorated spine, inner gilt edges, gilt edges. Binding of the end of the 19th century.

First edition "unobtainable today" of the first issue of the "Diable au corps", printed in 1785, one of the most famous erotic novels published simultaneously with the works of marquis de Sade.

This title was used by Raymond Radiguet (1903-1923) for his autobiographical novel published the year of his death.

Le Diable au corps is a picture of Parisian mores shortly before the Révolution, and Nerciat has supplemented this picture with another: Les Aphrodites, which takes place some fifteen years later, during the first revolutionary convulsions. It was undoubtedly in connection with Le Diable au corps and Les Aphrodites that Baudelaire wrote the note he intended to develop: "The Revolution was made by voluptuous people".

This very rare first edition is decorated with 4 erotic figures.

Published clandestinely in 1785, without the author's consent, this edition delivers to the public the first version of the first part of Le Diable au corps (1803), whose text at the time was still being written by Nerciat.

This very free narrative is presented in the form of a dialogue with crisp and erotic language between several characters: a superb marquise, the countess of Motte-en-feu, a real piquant laidron and a fiery blonde who carries an unequivocal certificate of the most numerous & hottest adventures, a maid, a prelate, etc.

Le Diable au corps was condemned to destruction by a decision of the Court of Assizes of the Seine, dated August 9, 1842 and by a judgment pronounced by the 6th chamber of the Correctional Court of the Seine on May 12, 1865.

If Nerciat, who played both sides (royalty and republic), often out of financial necessity or simple security for his person, was not as politically astute or lucky as one of his illustrious patrons, Talleyrand, he left to posterity a literary work that is far less perishable.

His novels, so reasonable and proper in political philosophy, are full of joie de vivre and happy health, in stark contrast to the cynicism and harshness of the particularly corrupt and bloody political life of his time. If his work reflects his life, the knight, a subtle libertine, must have known some very happy moments through so many professional vicissitudes. If it does not reflect his life at all, this chaotic life must have been particularly painful for him to extract such imaginary compensation from himself. If we must decide, his work is largely autobiographical and offers a very faithful mirror of the very free (but without their corruption and violence) mores of the French aristocracy, which the reaction, during the post-Napoleonic Restoration, had not yet darkened with its implacable repression of morals. In short, his life was as dangerous as his work is joyful.

"André and Nerciat would have written Le Diable au Corps a few years before the Revolution and would have had it printed as early as 1789 or 1790, if events had not caused his project to be postponed. He complained that he had been the victim, as early as 1785, of a counterfeiter who, even before the work had been completed, had published part of it, introducing many errors and making disastrous alterations here and there: "Not the slightest deviation, not the slightest addition, the slightest retrenchment that is not a counter-meaning, a platitude, or at least a fault against taste, not to mention the innumerable purely typographical deformities. This counterfeit, or rather this pre-facto, which cannot be found today, was entitled: Les Écarts du tempérament ou le Catéchisme de Figaro, esquisses dramatiques. London, 1785, in-18, with the epigraph:

Et flon flon, lure lure lure,

Each to his own tone and pace,

It was reprinted a few years later under a different title: Les Écarts du libertinage et du tempérament ou Vie licentieuse de la comtesse de Motte-en-feu, du Vicomte de Molengin, du valet Pinefort, de la Conbanal, d'un âne et de plusieurs autres personnages. New edition. A Conculix, chez l'abbé Boujarron, bon bretteur, 1793, in-18 of 132 pages with engravings.

It is unlikely that the first of these two editions of a part of the future Diable au corps was really published without the author's complicity. It is certainly possible that it was printed without Nerciat having been able to proofread and sign the press release, but it goes without saying that the publisher had a manuscript that could only have been put into circulation by Nerciat himself. The latter's protests resemble somewhat the complaints of a prostitute whose modesty is offended. Pascal Pia, Les livres de l'enfer.

In-12, maroquin rouge, double filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées. Reliure de la fin du XIXè siècle.

131 x 80 mm.

Edition originale " introuvable aujourd'hui " de la première parution du " Diable au corps ", imprimée dès l'année 1785, l'un des plus illustres romans érotiques parus simultanément avec les œuvres du Marquis de Sade. Ce titre sera repris par Raymond Radiguet (1903-1923) pour son roman autobiographique paru l'année de sa mort.

Le Diable au corps est un tableau des mœurs parisiennes un peu avant la Révolution et ce tableau, Nerciat l'a complété par un autre : les Aphrodites, qui a lieu une quinzaine d'année plus tard, pendant les premières convulsions révolutionnaires. C'est sans aucun doute à propos du Diable au corps et Les Aphrodites que Baudelaire écrivit cette note qu'il avait l'intention de développer " La Révolution a été faite par des voluptueux ".

Cette rarissime édition originale est ornée de 4 figures érotiques.

Publiée de manière clandestine en 1785, sans l'assentiment de l'auteur, cette édition livre au public la première version de la première partie du Diable au corps (1803), dont le texte à l'époque était toujours en cours d'écriture par Nerciat.

Ce récit très libre se présente sous la forme d'un dialogue au verbe croustillant et érotique entre plusieurs personnages : une superbe marquise, la comtesse de Motte-en-feu, véritable laidron piquant et blonde ardente qui porte un certificat non équivoque des plus nombreuses & des plus chaudes aventures, une soubrette, un prélat, etc.

Le Diable au corps a été condamné à la destruction par un arrêt de la cour d'assises de la Seine, en date du 9 août 1842 et par un jugement prononcé par la 6ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 12 mai 1865.

Si Nerciat, qui joua sur les deux tableaux (royauté ou république), souvent par nécessité financière ou par simple sécurité pour sa personne, ne fut pas aussi fin politique ou chanceux qu'un de ses illustres patrons, Talleyrand, il laissa à la postérité une œuvre littéraire autrement moins périssable.

Ses romans, si raisonnables et convenables en philosophie politique, fourmillent de joie de vivre et de santé heureuse, tout à l'opposé du cynisme et de la dureté de la vie politique de son époque, particulièrement corrompue et sanglante. Si son œuvre reflète sa vie, le chevalier, subtil libertin, dut connaître à travers tant de vicissitudes professionnelles de très joyeux moments. Si elle ne la reflète nullement, cette vie chaotique dut lui être particulièrement pénible pour soutirer de lui une telle compensation imaginaire. S'il faut trancher, son œuvre est largement autobiographique et propose un miroir très fidèle des mœurs fort libres (mais sans leur corruption et leurs violences) de l'aristocratie française que la réaction, lors de la Restauration post-napoléonienne, n'avait pas encore assombri de son implacable répression des mœurs. En somme, sa vie fut aussi dangereuse que son œuvre est joyeuse.

" André et Nerciat aurait écrit Le Diable au Corps quelques années avant la Révolution et l'eût fait imprimer dès 1789 ou 1790, si les évènements n'eussent entraîné l'ajournement de son projet. Il s'est plaint d'avoir été victime dès 1785 d'un contrefacteur qui, avant même que la rédaction de l'ouvrage fût achevée, en aurait publié une partie en y introduisant beaucoup de fautes et en y apportant ça et là de désastreuses retouches : " Pas le moindre écart, pas la moindre addition, le moindre retranchement qui ne soit un contre-sens, une platitude, ou du moins une faute contre le goût, sans parler des innombrables difformités purement typographiques ". Cette contrefaçon, ou plutôt cette pré-façon, introuvable aujourd'hui, avait pour titre : les Écarts du tempérament ou le Catéchisme de Figaro, esquisses dramatiques. Londres, 1785, in-18, et portait en épigraphe :

Et flon flon, lure lure lure,

Chacun à son ton et son allure,

Elle fut réimprimée quelques années plus tard sous un titre différent : les Écarts du libertinage et du tempérament ou Vie licentieuse de la comtesse de Motte-en-feu, du Vicomte de Molengin, du valet Pinefort, de la Conbanal, d'un âne et de plusieurs autres personnages. Nouvelle édition. A Conculix, chez l'abbé Boujarron, bon bretteur, 1793, in-18 de 132 pages avec gravures.

Il est peu probable que la première de ces deux éditions d'une partie du futur Diable au corps ait été vraiment publiée sans la complicité de l'auteur. Il est possible, certes, qu'elle ait été imprimée sans que Nerciat ait pu se relire sur épreuves et signer le bon à tirer, mais il va de soi que l'éditeur a disposé d'un manuscrit qui n'a pu être mis en circulation que par Nerciat lui-même. Les protestations de celui-ci ressemblent un peu aux plaintes de la prostituée dont la pudeur se trouve offensée ". Pascal Pia, Les livres de l'enfer.